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Drame du lac Nyos : les rescapés respirent à peine

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27 ans après l’explosion d’un gaz toxique émanant du lac nyos , qui avait fait des milliers de morts dans la région du nord-ouest, les rescapés et les familles recasées par le gouvernement, vivent dans des conditions qui sont loin de faire oublier les tristes souvenirs de ce jeudi noir.

« 21 aout 1986, il est 21h 30, quand le drame du lac Lwi plus connu sous l’appellation lac nyos, s’est produit. Ce jour j’étais à Bamenda. Le lendemain je devais me rendre au village nyos où vivaient mes parents. Coup de tonnerre, quand j’arrive à cet endroit devenue une broussaille, tout le monde était mort ; y compris la maisonnée de mon oncle qui vivait juste à côté. 27 personnes au total », raconte donatus, de retour sur le lieu où tout avait basculé ce jeudi noir.

« Mon petit frère était mort avec les enfants. J’étais inconscient, étouffé par le gaz toxique. Tout ce que je sais, c’est que, le lendemain à mon réveil, la cours était jonchée de corps », témoigne, hamidou, propriétaire d’une ferme familiale dont le bétail avait été ravagé.

Comme donatus et hamidou , la famille de jeanne Ngwa n’avait pas échappé à cette calamité. Elle nous raconte toute émue, que 10 de ses petites-sœurs et frères d’une fratrie de 12, étaient morts ; étouffés par le gaz.

Voilà en partie, les tristes souvenirs, qui sont restés comme des stigmates, de ce jeudi noir dans le village nyos situé à plus de 110 km de Bamenda la capitale régionale du nord-ouest du pays.

A nyos, l’aigreur et les difficultés du quotidien des rescapés et leurs familles, font remonter en surface,   les rémininiscences, de ce jeudi 21 aout 1986, où plus de mille personnes et des milliers de bêtes avaient été ravagées. Que dire des sans-abri et autres rescapés, qui ont pour certains vu l’un de leurs membres amputé. 27 plus tard les victimes recasés par le gouvernent vivent sans infrastructure de base conséquente.

La vie après

Des années après le recasement, la vie ici est difficile. C’est à peine si les enfants vont à l’école. Les bâtiments sont quasi inexistants. Quelques hangars de fortunes recouverts de nattes en paille tombées en ruine, servent de salles de classe à la merci des intempéries.

« Ici Les maitre sont parfois obligés de dispenser les cours sous la pluie. Ce qui n’est pas normal. Et même le C.E.S de Tchonkang qui a été créé depuis deux ans reste n’a jamais été construit. Nous attendons toujours attendu sa concrétisation », témoigne un riverain.

Le domaine sanitaire est l’autre enfant pauvre de ce camp, où le seul centre de santé est tenu par une infirmière volontaire.

« Ici nous manquons le personnel. Parfois c’est grâce au coup de pouce des femmes du village que nous accouchons nos patientes. A la nuit tombée quand l’urgence l’exige, c’est à l’aide des briquets et des lampes-tempêtes, que certaines femmes donnent naissance à leurs bébés ; notre village n’étant pas alimenter par le courant électrique », nous confie l’infirmière, que nous rencontrons en pleine consultation de cette vieille dame, qui se plaint de douleurs articulaires et musculaires. La nurse soupçonne un rhumatisme chronique.

Dans le regard innocent de ces tout-petits dont l’humeur est défaite par la tristesse et l’amertume du quotidien, se dégagent des préoccupations. C’est dire que malgré les efforts du gouvernement, 27 ans après, les rescapés et les recasés continuent de suffoquer, cette fois sous le poids de la précarité et de la pauvreté. Et au regard de tout ceci, le reporter est tenté de dire sos for the people of Nyos.

 

Elthon Djeutcha

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