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Massacre dans le NOSO : Ngarbuh peut-il ressusciter Pinyin ?

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C’est du moins le souhait de la communauté anglophone in and out du Cameroun. Tout en saluant la posture du chef de l’Etat qui ordonne sanctions et réparations des préjudices, ces derniers demandent que lumière soit aussi faite sur les massacres de Pinyin, perpétrés en mai 2018 sur des jeunes présumés séparatistes, dans cette localité situé dans l’arrondissement de santa, région du nord-ouest.

« Ngarbuh’s killings: president BIYA makes proof of justice », entendez, massacre de Ngarbuh: le president BIYA  fait preuve de justice, lance le reporter à son interlocuteur qui répond « not yet…but it is a start…what about Pinyin, monseigneur Jean-Marie Benoît BALLA etc ». Pour Valeri TEFFO avocat au barreau du Cameroun, « on peut ne pas encore parler de justice ; mais c’est un début. Qu’en est-il par exemple de Pinyin ou encore de l’enquête sur le décès de l’évêque de Bafia, Jean-Marie Benoît BALLA, mort dans des circonstances troubles en 2017.

Menka-Pinyin rappel des faits

Fin mai 2018, les renseignements signalent la présence d’un groupe de terroristes présumés dans le village Menka-Pinyin, arrondissement de santa, département de la Mezam. 25 mai de bonne heure, les forces de défense camerounaises se déploient sur le terrain, où des échanges de tirs nourris éclatent laissant sur le carreau des morts côté groupe des forces séparatistes présumées ; 10 à 50 selon la guerre des sources et des blessés côté armée Camerounaise.

Sur place dans la région, les habitants accusent le BIR de bavures sur des civils. Des accusations rejetées en bloc, par le colonel Didier BADJECK, porte parole du ministère de la défense à l’époque des faits. Le colonel reconnait la mort de certains membres de la bande armée et non la mort des paisibles villageois, eux même pris au piège des forces séparatistes.

Fort des accusations, une enquête avait été ouverte ; plus de deux ans après les conclusions reste attendues.

Contrairement à l’enquête sur Menka-Pinyin, les conclusions du massacre de Ngarbuh dans le Donga Mantung viennent de tomber en l’espace de deux mois. Coup de tonnerre, le rapport de la commission d’enquête mise sur pied par le chef de l’Etat, reconnait l’implication des forces de défense dans le massacre perpétré le 14 février 2020.

Ngarbuh le D. day !

Bonne nouvelle pour la communauté anglophone sur place et dans la diaspora. De vive voix pour certains et par medias interposés ou encore sur leur compte twitter ou facebook pour d’autres, les anglophones ont le cœur meurtri, salué à l’unanimité, les résultats de cette commission d’enquête.

“At last, Ngarbuh’s murderers are unveilled. After blatant shameful lies and denial, threats, intimidation, drama, and the tagging of patriots/justice crusaders as terrorist we finally know the authors of the massacre of innocent kids, an innocent pregnant women, and several others”.  Dans ces propos, Ayah Ayah Abine, le cordonateur de la fondation Ayah basée dans le Sud-ouest du Cameroun, se réjouit de ce que « les vrais assassins des innocents enfants et femmes enceinte, aient afin été dévoilés, après de multiples mensonges, des mises en scène et des accusations contre des patriotes et chantre de la justice »

«  i still do not have the right words », se lamente Genevieve Souma dans un commentaire à la suite d’un post de Ayah Dehumanitarian. Genevieve dit manquer de mots, pour qualifier une telle horreur humaine.

Quoiqu’il en soit, le chef de l’Etat a ordonné :

  • L’ouverture d’une procédure disciplinaire contre le commandant du 52e bataillon d’infanterie motorisée et tous les militaires ayant participés à l’opération
  • L’arrestation et l’ouverture d’une procédure judicciaire contre trois éléments des forces de défense et des membres du comité de vigilance impliqués dans ces évènements
  • L’exhumation du corps des victimes en vue de leur donner, aux frais de l’Etat, une sépulture digne
  • Le recensement des ayants-droit des victimes aux du versement par l’Etat des indemnisations et compensations appropriées
  • Le renforcement de la sécurisation du village de Ngarbuh, notamment une base militaire et l’érection d’autres termes publics

Dans un communiqué du ministre secrétaire général de la présidence de la république, le chef de l’Etat a renouvelé ses condoléances et celles de la nation aux familles endeuillées. Aussi, il a réitéré ses instructions aux responsables compétents, pour que les forces de défense et de sécurité, accomplissent toujours leur devoir avec professionnalisme.

Elthon Djeutcha

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