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MENACE SUR L’ENFANCE EN TEMPS DE COVID-19 : 10 MILLIONS DE LITS DE LA HONTE PRÊT Á ÊTRE DRESSÉ…

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Si rien n’est fait d’ici là, les cours de recréation et les salles de classes pourraient se vider de plusieurs millions d’écoliers au profit des lits de la honte. Ils seront donc au total dix millions d’enfants à changer en un temps record de statut. Au forceps, ils vont alors passer d’écoliers, à femmes au foyer

Des Amériques en Asie en passant par l’Afrique, elles n’ont pour seule différence que leur couleur de peau. Car à la réalité, elles partagent la même histoire voire le même destin. Celui des innocentes et inoffensives jeunes filles dont l’avenir serait en passe d’être hypothéqué en faveur des mariages forcés, nourris ces derniers temps par les effets pervers de la covid-19.

En effet, dix millions de mariages d’enfants supplémentaires risquent d’être conclus d’ici à la fin de la décennie, menaçant d’anéantir des années de progrès pour réduire cette pratique, selon une nouvelle analyse publiée ce 08 mars 2021 par l’UNICEF.

Un rapport, intitulé COVID-19: A threat to progress against child marriage (COVID-19 : une menace pour les progrès enregistrés contre le mariage des enfants), publié à l’occasion de la Journée internationale des femmes, prévient que les fermetures d’écoles, les contraintes économiques, la perturbation des services, les décès durant la grossesse et les décès parentaux imputables à la pandémie augmentent les risques de mariage pour les filles les plus vulnérables.

Même avant l’épidémie de COVID-19, 100 millions de filles étaient déjà exposées au risque d’être mariées pendant leur enfance durant la prochaine décennie, et ce, malgré un recul considérable de cette pratique dans plusieurs pays au cours des dernières années. Ces 10 dernières années, la proportion de jeunes femmes dans le monde mariées durant leur enfance a baissé de 15 %, passant de près d’une femme sur quatre à une femme sur cinq. Quelque 25 millions de mariages ont ainsi été évités, mais ces progrès sont aujourd’hui compromis.

« La COVID-19 a aggravé une situation déjà difficile pour des millions de filles. La fermeture des écoles, l’absence des amis et des réseaux de soutien et l’augmentation de la pauvreté ont ravivé un incendie que le monde avait déjà du mal à éteindre. Mais nous pouvons et nous devons mettre fin au mariage des enfants », affirme Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF. « La Journée internationale des femmes est le moment idéal pour nous rappeler ce que risquent ces filles si nous n’agissons pas tout de suite, à savoir la perte de leur éducation, de leur santé et de leur avenir. »

Le mariage des enfants a des conséquences immédiates et permanentes sur les filles qui en sont victimes. Elles risquent davantage d’être victimes de violence familiale et sont moins susceptibles de rester scolarisées. Le mariage des enfants augmente également les risques de grossesse précoce et non planifiée, et donc de complications et de mortalité chez la mère. Cette pratique peut en outre couper les filles de leur famille et de leurs amis et les empêcher de participer à la vie de leur communauté, une situation qui a de lourdes conséquences sur leur santé mentale et leur bien-être.

La COVID-19 affecte profondément la vie des filles. Les restrictions en matière de déplacements et l’éloignement social liés à la pandémie compliquent l’accès des filles aux soins de santé, aux services sociaux et au soutien de la communauté qui les protègent du mariage des enfants, des grossesses non désirées et de la violence liée au genre. Tandis que les écoles restent fermées, les filles sont plus susceptibles d’abandonner l’école et de ne pas y retourner. Les pertes d’emploi et l’insécurité économique accrue peuvent également contraindre les familles à marier leurs filles afin d’alléger leur fardeau financier.

Quelque 650 millions de filles et de femmes actuellement en vie à travers le monde ont été mariées durant leur enfance, selon les estimations, et près de la moitié de ces mariages auraient eu lieu au Bangladesh, au Brésil, en Éthiopie, en Inde et au Nigéria. Pour compenser les effets de la COVID-19 et mettre un terme à cette pratique d’ici à 2030, conformément à la cible des objectifs de développement durable, nous devons considérablement accélérer le rythme de nos progrès.

« Un an après le début de la pandémie, il est nécessaire d’agir immédiatement si nous souhaitons en atténuer les retombées sur les filles et leur famille », ajoute Henrietta Fore. « En rouvrant les écoles, en mettant en place des législations et des politiques efficaces, en garantissant l’accès aux services sanitaires et sociaux – notamment aux services de santé sexuelle et procréative, et en fournissant des mesures de protection sociale exhaustives aux familles, nous pouvons considérablement réduire le risque que les filles se voient voler leur enfance par le mariage des enfants. » . Et ce n’est que de cette façon qu’on pourrait éviter de voir au grand mépris des droits de l’enfant « des vies de stylo » muter en « des vies de spatule ». Quel gâchis !

ELTHON DJEUTCHA / UNICEF

Akéva !

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