FISTULE OBSTÉTRICALE AU CAMEROUN, PLUS DE 17 MILLE SOURIRES BRISÉS, UNFPA SORT “LE BISTOURI DE L’ESPOIR”

À l’occasion de la journée Internationale pour
l’élimination de la fistule obstétricale célébrée le 23 mai 2024, nous apprenons du fonds des nations unies pour la population (UNFPA), qu’environ 17 mille femmes et filles sont en attente de traitement.

Malgré les efforts du fonds des nations unies pour la population ( UNFPA) et le ministère de la santé publique, la fistule obstétricale demeure un véritable problème de santé publique au Cameroun. Les chiffres indiquent d’ailleurs que 78,9 % de femmes ayant une fistule sont à la recherche d’un traitement alors que 17,4% des femmes ayant des symptômes d’une fistule subissent une opération.
La grande majorité des femmes affectées par la fistule obstétricale est très jeune et issue de familles pauvres. Ces femmes, confrontées au manque de ressources pour payer les frais médicaux nécessaires pour la réparation de la fistule, vivent avec une condition qui les expose à la stigmatisation, aux violences et à la pauvreté.

CROISADE CONTRE LA FISTULE

En effet, UNFPA mène depuis 2003 aux cotés du ministère de la santé, la « Campagne  Éliminer la Fistule » au Cameroun et accompagne le MINSANTE dans la lutte contre la fistule obstétricale. À ce jour, plus de 1294 opérations chirurgicales réparatrices gratuites ont été réalisées en faveur des femmes ayant une fistule obstétricale.

Aussi, l’Agence des Nations Unies pour la Santé Sexuelle et Reproductive, s’investit dans la prévention de cette condition, qui reste le meilleur moyen de lutte contre la fistule obstétricale. En matière de prévention, UNFPA appuie la
mise en place et le développement à l’échelle nationale des réseaux de soins obstétricaux et néonatals d’urgence (SONU). Il en est de même du soutien à l’amélioration de l’accès des populations aux services de planification familiale et aux soins prénatals.

LA FORMATION ET L’ÉDUCATION DES LEVIERS DE LUTTE

La formation et le déploiement des sages-femmes dans les
formations sanitaires est un autre levier sur lequel s’appuie UNFPA dans sa lutte contre la fistule obstétricale.
UNFPA élargit également l’horizon de vie des filles, à travers la prolongation de leur séjour à l’école, où l’accès aux filières universitaires, scientifiques et techniques ; ainsi que l’information susceptible d’aider les filles, à retarder l’âge du mariage et de la première grossesse. L’UNFPA encourage enfin les communautés, à affronter les inégalités sociales, éducatives et économiques sous-jacentes, au moyen d’initiatives visant à éduquer et
autonomiser les femmes et les filles.

L’édition 2024 de la Journée Internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale sur le thème « Rompre le cycle : prévenir la fistule dans le monde », offre une opportunité spécifique à UNFPA Cameroun et ses partenaires de poursuivre l’action déjà entamée en :

-Renforçant l’information, la sensibilisation, le plaidoyer et la mobilisation des ressources pour le maintien de la jeune fille à l’école.

-Renforçant l’information, la sensibilisation, le plaidoyer et la mobilisation des ressources pour réaliser environ 17 000 chirurgies réparatrices au profit des femmes et filles atteintes de fistule obstétricale et en attente de traitement au Cameroun.

LE PLAN 2030 DE UNFPA AU CAMEROUN

Au regard des enjeux liés à la réalisation des Objectifs de Développement Durable, de ceux de la Stratégie Nationale de Développement du Cameroun (SND 30) et des Trois Résultats Transformateurs du plan stratégique de UNFPA d’ici 2030, qui impliquent l’atteinte de:

-Zéro besoin non satisfait en planification familiale.

-Zéro décès maternel évitable.

-Zéro violence basée sur le genre, y compris les pratiques néfastes à l’égard des femmes et des filles.
Pour cela, Dr Justin Koffi, Représentant Résident de UNFPA Cameroun,
appelle le Gouvernement et les partenaires du Cameroun à investir davantage dans l’autonomisation de la femme et de la fille et dans la lutte contre la fistule obstétricale car: « C’est grâce aux efforts collectifs de nous tous que nous améliorerons la vie, la dignité, les droits et le bien-être des femmes et des filles dans leur diversité, qu’elles soient porteuses de fistule ou à risque d’être affectées par cette grave lésion débilitante».

A l’échelle mondiale, environ 2 millions de femmes et filles vivent avec une fistule obstétricale non traitée et
entre 50 000 à 100 000 autres sont à risque d’être affecté chaque année. Au Cameroun, selon la dernière enquête démographique et de santé, 17 221 des femmes de 15-49 ans vivent avec la fistule obstétricale.

Elthon Djeutcha