Les Plumes d'Akéva

Alimentation : voici comment le grenier a aidé nos grands parents à avoir des « ventres plats »

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un grenier de maïs à Mbanga. crédit photo akéva!

Dans une étude réalisée par le professeur Eddy Léonard Ngonkeu, chercheur à l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD), il est démontré que nos aïeux avaient de bonnes pratiques en matière de séchage et de stockage des aliments, notamment les céréales tels que le maïs, le mil, le sorgho, ou encore des légumineuses, à l’exemple des arachides.

un grenier de maïs dans une cuisine à Mbanga

 C’est avec son humour légendaire et son rire qui ne le quitte presque pas, que cet enseignant chercheur à l’Université de Yaoundé 1 et Conseiller Technique no 2 au Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, nous répond. Par téléphone, il nous parle en direct du siège de la FAO à Rome. Il prend part ce jour là, à la réunion conjointe FAO/OMS, sur les résidus de pesticides (JMPR). En effet, la JMPR se réunit chaque année depuis 1963, pour mener des évaluations scientifiques, des résidus des pesticides dans les aliments et estimer les niveaux acceptables, de résidus de pesticides, dans les aliments faisant l’objet d’un commerce international.

Professeur Eddy Léonard Ngonkeu à la réunion conjointe FAO-OMS sur les résidus de pesticides dans les aliments

Triés sur le volet, les experts qui participent à la réunion, sont des spécialistes indépendants, reconnus au niveau international, qui agissent à titre personnel et non en tant que représentant de gouvernements nationaux.

Phytopathologue, le professeur Eddy Léonard Ngonkeu, y était donc, pour présenter les fruits de ses recherches et la stratégie du Cameroun, en matière de réduction de pesticides, dans les produits agricoles.

professeur Eddy Léonard Ngonkeu dans un champ de blé à Wassande

«  Remarquez qu’au temps de nos grands parents il n’y avait pas de « gros ventres ». Ils avaient des « ventres plats » parce que tout ce qu’ils mangeaient, les graines surtout les céréales était séché à un taux d’humidité entre 12 et 14% », confie le professeur Eddy Léonard Ngonkeu.

«  On récolte le maïs, les arachides à un taux d’humidité de 100%. Et il faut le ramener à 12 -14% avant de passer à la conservation et au stockage. Seulement, beaucoup stockent ces produits, avec un taux d’humidité au-dessus de ces proportions de 12 à 14%. Quand vous écrasez le maïs à un taux d’humidité de 30%  voire plus, comme c’est généralement le cas dans nos ménages au Cameroun, il fait des boules qui attestent de la présence des moisissures. Et dans ces conditions, il est conseillé de jeter cet aliment impropre à la consommation, malgré son apparence», précise le chercheur.

Malheureusement, il souligne que ce n’est pas le cas: « nous mangeons ces aliments, comptant sur la puissance de destruction de notre eau bouillante, qui hélas ne  dépasse pas les 100° de température. Or, il faudrait au moins une température de 250°, pour détruire les moisissures, productrices d’aflatoxines. En deçà de 250° , l’aflatoxine source des infections pulmonaires et autres maladies hépatiques, est imperturbable».

un grenier de maïs dans une cuisine à Mbanga dans le littoral

Avec l’aide du grenier traditionnel exposé continuellement à la chaleur dégagée par les fumées dues à la cuisson, nos grands parents et comme c’est le cas dans certains de nos villages, ont toujours bien séché et conservé les aliments comme le maïs.

Une bonne conservation, synonyme de bon taux d’humidité et d’aliments propre à la consommation. Toute chose, qui selon le professeur Eddy Léonard Ngonkeu, a permis à nos grands parents, d’avoir des «ventres plats»; loin « des bidons »(ventres ballonnés) devenus l’une des identités de la malbouffe.

Elthon Djeutcha

Akéva !

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