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Droits De l'HommeLes Plumes d'Akéva CRISE ANGLOPHONE, MBANGA : UNE GUERRE CIVILE EN SOMMEIL By Akéva ! 17 février 2019353 views ShareTweet 0 Débordées et courroucées par les effets pervers de cette crise dans leur localité depuis des mois maintenant, les populations de Mbanga menacent de chasser de leur territoire, des déplacés qui y ont trouvés refuge. Selon les natifs et autres résidents permanents, certains de ces déplacés, notamment les ressortissants du nord-ouest, seraient complices des multiples enlèvements et demandes de rançon qui ont cours en ce moment dans les plantations. Tout doucement donc, les hommes se préparent à mettre hors d’état de nuire, ceux qu’ils croient être la source de leurs malheurs si rien n’est fait. C’est qu’à Mbanga, vivre sans les fruits des champs, est un véritable calvaire pour les populations. Certaines craignent d’ailleurs une éventuelle famine qui pourrait toucher la localité d’ici là. Quand le vivre ensemble est pris en otage par la faim, un reportage exclusif d’akéva de retour de Mbanga. S’il s’agissait d’un film documentaire on aurait pu l’intituler Mbanga, une saison blanche et sèche. Regard agar, mine défraichie, silhouette frêle, c’est dans cette posture aux allures de mal-être, que nous rencontrons cette dame de plus de soixante ans, assise sur un tabouret, dont l’équilibre dépend de ce débris de bois, soutenant un des pieds charançonné et usé. Un tabouret dont deux des quatre pieds ne sont plus identiques. La preuve que ce banc a déjà subi plusieurs réparations. C’est le pas hésitant du fait du poids de l’âge et apparemment d’un début de rhumatisme que celle nous allons appeler Pauline dans le cadre de ce reportage, nous conduit dans sa cuisine afin de nous parler preuve à l’appui du supplice de leur quotidien désormais rythmé par les kidnappings et demande de rançon. « Les réserves sont quasi à sec. Regardez mon grenier ! Il est presque vide. On ne parvient plus à bien se nourrir faute de vivres et d’argent. Tout ça parce que nous sommes bloqués à la maison. Ne pouvant pas nous rendre dans nos champs par peur d’etre enlevées par des « ambasoniens ». S’indigne Cette cultivatrice d’une famille nombreuse, coupée de ses champs depuis deux mois maintenant. La situation de Pauline est loin d’être un cas isolé. Comme elles, plusieurs autres ménages dont la survie dépend des produits champêtres, font les frais de cette crise aux dégâts de plus en plus insoutenables. « Les greniers se vident à la vitesse grand V ici chez-nous. Car nous sommes coincées dans les domiciles par peur de représailles. Les planteurs et les cultivatrices de Mbanga sont de plus en plus terrifiés par les kidnappings, devenus monnaie courante sur la route des champs et dans les plantations. Nous n’avons donc pas d’autres options que d’épuiser les stocks de nos dernières récoltes pour nourrir nos familles. Vraiment depuis que ces gens là (ambasoniens) sont arrivés ici nous avons perdu le sommeil», Commente la voisine d’un ton horrifié. « Ça va seulement de mal en pire. Vivement que le chef de l’État se saisisse de ce dossier car ça commence à bien faire. Parce que si ça continue comme ça, nous n’allons pas nous laisser faire. On ne va pas mourir de faim avec nos enfants parce qu’on a accueilli nos soit disant frères qui se retournent contre nous. Au lieu de s’en prendre aux gens de Yaoundé (les membres du régime), ils viennent s’attaquer aux pauvres gens comme nous. Nous ne demandons qu’à retrouver le chemin de nos champs dans la quiétude » S’exaspère cet homme qui effleure la quarantaine assis dans un matango club (lieu de vente de vin de raphia). Tandis que je continue ma petite promenade, je vais surprendre une conversation ahurissante dont je vous épargnerai la radicalité et la dureté de certains mots et expressions visant des déplacés qu’on assimile désormais ici à tort ou à raison aux « ambasoniens ». Il s’agit d’un groupe de personnes aux âges variés c’est dire jeunes et vieux notamment des hommes qui commentent l’actualité locale. En fait, ces hommes vexés par le climat socio-sécuritaire très délétère dans leur localité, planchent sur le sort à réserver à certains déplacés tapis dans les quartiers et travaillant de mèche avec ces kidnappeurs qui se sont nichés dans les champs. Il se raconte ici pour s’en offusquer, que seul les femmes et les enfants des déplacés sont visibles dans les quartiers. L’absence des hommes ou de leurs maris à leurs cotés, conforte la thèse selon laquelle, ces derniers seraient cachés dans les champs, où ils diligentent les opérations de kidnappings, source de financement pour l’entretien de leurs familles restées dans les quartiers. Les riverains soupçonnent aussi les conditions de vie jugées très aisées, pour des déplacés qui ne justifient d’aucune activités génératrice de revenus conséquents. A en croire les habitants, ces femmes aux « maris mystérieux » comme il se dit ici, seraient ravitaillées nuitamment en vivres et même financièrement par leurs amants et époux. Par ailleurs, les riverains se surprennent également du fait que les ressortissants du Noso ne fassent pas l’objet d’enlèvements. Or ceux-ci sont très impliqués dans les travaux champêtres. Contrairement aux autochtones qui sont astreints de rester à la maison par peur d’être kidnappés, les ressortissants des zones en crise eux,” continuent de vaquer paisiblement à leur travaux champêtres”. Toute chose qui fait réfléchir les habitants naturels de Mbanga, qui restent persuadés, que chasser certains déplacés qu’ils estiment suspects, constitue l’un des moyens efficaces pour le retour à la normale dans leur localité. Alors que la crise atteint donc son apogée, du moins s’enlise dans les parties anglophones du pays et provoquent des déplacements migratoires, les villes voisines aux régions touchées, font face à une déferlante de victimes qui fuient les exactions, les kidnappings et les tueries. Un fort afflux aux effets pervers, difficiles à vivre pour les habitants autochtones eux-mêmes menacées par les kidnappings, demandes de rançon et parfois des assassinats. Des phénomènes nouveaux, que les natifs imputent à la présence des déplacés de la crise anglophone notamment les ressortissants du nord-ouest. Par conséquent, ils commencent déjà à planifier en sourdine « une chasse aux sorcières ». Des relents de vengeance, qui pourraient faire éclater, une guerre civile qui se dessine sournoisement. Voilà donc comment, des « balles perdues » menacent la cohésion sociale et le vivre ensemble à Mbanga. vivement la pro activité des autorités locales et le pouvoir central de Yaoundé. Afin que ce « volcan dormant » soit étouffé dans son sommeil. Elthon DJEUTCHA
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