Sites miniers au Cameroun, « près de 200 morts identifiés, c’est trop », s’indigne l’association Nature and justice 

Face à la presse à Yaoundé, le 04 Novembre 2023, les acteurs de la société civile, les experts des questions d’exploitation minière et forestière et les jeunes, conviés par l’association Nature and Justice, ont peint le tableau sombre, des exactions et dérives, qui empoisonnent la vie des communautés locales. Lesquelles communautés sont sevrées, des fruits de la croissance minière. Ceci, au mépris, du code minier et de la loi-cadre sur l’environnement. Le tout nourrit par la corruption.

de gauche a droite ADrienne Engono Moussang, presidente Nature and Justice, declermond Ateba Logo, coordonateur du centre pour la protection de l’environnemet et du developpement durable ( CEPED) et Romulus Kuessie, journaliste scientifique et membre de Nature and Justice

Au-delà de la corruption les impacts sociaux, écologiques et fonciers de l’industrie extractive sont innombrables; allant de la destruction du couvert forestier, la perte des vies humaines en passant par la violation des droits humains et autres conflits répertoriés sur les sites.

Ketté, Bétaré Oya ou encore Kambélé, ces villages de la région de l’Est où les trous miniers côtoient les habitations , font partie des localites les plus connues qui subissent les affres de l’exploitation miniere au plus forts. c’est le cas par exemple des traitements, parfois inhumains infligés aux populations qui, lorsqu’elles ne sont pas dessaisies de leurs terres, sont violentées dans les chantiers par les employeurs.

A en croire d’ailleurs la presidente de Nature and justice, Adrienne Engongo Moussang,  qui a repris dans sa déclaration les données du journal Ecomatin du 14 juin 2022, les sites d’exploitation artisanale de l’or ont enregistré 192 décès entre 2014 et 2022.

Des situations qui tendent à transformer des champs miniers en foyers de conflits et qui  pourraient empirer si rien n’est fait au vu de l’ampleur que prend l’activité minière au cameroun.

C’est pour donc limiter la saignée, que l’association nature & Justice via cette conférence débat du 04 novembre 2023 a yaoundé, sous le thème:  » impacts socio-économiques, écologiques et fonciers des industries extactives au cameroun, imperatif pour des solutions non-violentes des litiges » lance un appel en direction des autorités en charge de l’industrie extractive, afin que celles-ci fassent respecter les textes en vigueur. Il s’agit de:

-combattre la corruption dans le secteur minier ;

-renforcer les mesures pour la promotion de la non-violence sur et hors Des sites ;

-protéger les populations riveraines contre la spoliation de leurs terres ;

-Limiter la pollution des cours d’eau ;

-combattre le travail des enfants ;

-respecter les droits des femmes ;

-restaurer les sites après exploitation ;

-limiter l’utilisation des produits dangereux et toxique

– protéger les travailleurs contre les abus des employeurs.

Car, des exploitants miniers notamment etrangers qui selon des indiscrétions n’hésitent pas à dégainer sur les populations en temps de revendications conflictuelles. ça craint!

Elthon Djeutcha