ViH-SIDA/ Offre des services de soins gratuits par les formations sanitaires: entre rupture de stock et retard de remboursement.

Selon le rapport d’évaluation annuelle du projet community-Led Monotoring ( CLM)- VIH-SIDA, du Réseau camerounais des associations des personnes vivant avec le VIH-SIDA (RECAP+), l’implémentation de la politique nationale des user fees ( package des services de soins gratuits du VIH-SIDA) décidée le 4 avril 2019 ( avec une modification le 1er janvier 2020) par le ministère de la santé, a régressé de 4 points de 2022 à 2023.

Après la collecte des données réalisées par le RECAP+ dans 147 districts de santé à travers le Cameroun, il ressort que, comparé à 2022 où 90% de FOSA (formations sanitaires) implémentaient la politique nationale des USER FEES, en 2023 ce taux d’implémentation totale est 86% de FOSA ( pami les formationssanitaires couvertes par le RÉCAP+).

Selon Rose Sangong, project coordinator CLM de RECAP+, cette évolution en dents de scie, de la mise œuvre de la politique nationale d’exemption des frais, liés à la prise en charge du VIH-SIDA, est le fait des remboursements tardifs des fOSA par l’Etat, y compris les ruptures de stocks (ARV, réactifs de la charge virale…). Toujours selon elle, il est urgent qu’un mécanisme efficace et efficient de remboursement soit mis sur pied, à défaut d’un fonds spécial de la santé. Aussi,  ajoute-t-elle, ” un mécanisme d’analyse des stocks doit être envisagé”

Autre tir à rectifier, le test de charge virale qui reste problématique, pour de nombreux adolescents et jeunes qui n’ont pas pu en faire cette année. Or, souligne Éric Monthé, Activity Manager Project Youth CLM Recaj+” la charge virale est un élément très important dans la prise en charge thérapeutique des adolescents et jeunes. Des 95% d’objectifs minimum à atteindre, on se rend compte que nous n’avons eu que 80 à 83% des adolescents et jeunes qui ont pu effectuer leurs tests de charge virale au cours de l’année. Un gap qu’il faut rattraper “. Toutefois des bons points sont à signaler.

LES BON POINTS DE 2023

Lancé le 29 mars 2021, grâce à l’aide financière de l’agence des États-Unis pour le développement international (USAID), ce projet de suivi communautaire de la mise en œuvre des USER FEES par le RECAP+ en cette 3 année, donne de voir une nette amélioration de la connaissance de la politique nationale des user fees, par les utilisateurs ( de 83% en 2022 à 90% en 2023). Les indicateurs font aussi état de 99% de personnels de santé, bien renseignés sur la politique nationale d’exemption des frais. Nous apprenons aussi de ce rapport annuel, que grâce au CLM-VIH/SIDA du RECAP+,  41 perdus de vue ont été ramené au traitement àl’UPEC de l’hôpitalde districtde Tcholliere. Dans la même foulée, on note une amélioration du suivi psychologique confirmée par les bénéficiaires; des problèmes de confidentialité qui ont été résolus, une augmentation du nombre de bénéficiaire des multimois ( quantité d’ARV remis à un usager pour un traitement pouvant tenir sur 1 à 3 mois ). Grâce aux efforts du RECAP +, l’on indique que 50 nouvelles formation sanitaire se sont enrôlées pour le respect de la politique nationale des user fees à travers le pays.

Mais pour le Directeur exécutif du RECAP+ l’un des défis majeurs qui permettra de vaincre le VIH au Cameroun au-delà du financement, c’est “le changement de regard “. ” Dans l’imagerie populaire, les personnes infectées, c’est la populace. Or les professeurs d’universités, les ministres, les colonels, généraux, les Sous-préfets, sportifs, artistes et autres acteurs de poids dans la société sont infectés. Donc les hommes et femmes de la grande classe doivent porter des messages forts pour la nation. Des coming out  publiques et décomplexés sur leur statut sérologique qui permettront à plusieurs personnes infectées de sortir des placards”. Souligne monsieur jean- Jules kamgue.

Elthon Djeutcha